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Publié par Littérature et Cie

Le souffle du Monde


Quelque soit l’endroit vers lequel vous allez, soyez, Mesdames, les émissaires de ce temps-là, des courants quotidiens, des célébrations de notre ère.

L’essence des jours est alentour, foisonnante, au-dedans, au-dehors des corps. Elle existe, s’étend pour que chacun vienne y glaner sa part. Elle est pleine, vibre de passages, d’éclatants départs. L’humanité y récolte le souffle produisant l’imprévu qui fera «que les artistes tisseront là/ le taffetas de leurs rêves, en mots, formes et couleurs, / la matière/ des cauchemars de la nuit/ des espoirs du jour.» Cette terre chérie qui inspire, forme les idées, qui n’a pas de contours toutefois hurle « comme une bouche de volcan qui toujours se répand ». L’humain sait qu’il peut l’utiliser à sa guise, la plier, y prendre place afin qu’en surgisse une mélodie ou une œuvre d’art : « l’existence est la manne des hommes ». La femme est une moitié de la fresque, celle qui enfante. Elle est l’autre part des songes, là où se construit puis se délie le cheminement. Il lui faudra jouer de séduction et d’adresse « pour ce long motif de vie » qu’elle s’efforce à dessiner.
Le vocable du présent est marqué du sceau de jadis. Par la voix se lient les existences, la lutte des unions, de la déchirure aussi. DIRE, c’est prendre l'écho des lèvres closes, de ce qui ne se murmure plus.

Le monde ne nous est pas donné telle une offrande, il se gagne avec les yeux.
Quand la fin touche chaque individu, l’espèce humaine suit son cours, sa recherche de la source, sans jamais cesser « la chaîne de l’héritage ».
Surtout, ne pas occulter l’avenir. Il faut le rédiger, calligraphier les vers du Vivant. Observer les choses là où elles se trouvent sans penser qu’elles pourraient vivre ailleurs car «  les choses sont opaques/ - étrangères -/ et pourtant là, / à se laisser regretter ».

Par la plume, la voix, la réflexion  transmettre les réminiscences au lit de « la Mémoire du monde».
Ainsi, écrire sans attendre les mots salvateurs, les épeler, les incruster dans les cœurs comme le meilleur.


« Le souffle du Monde » s’adresse au lecteur par l’entremise du « deuxième sexe », donc…féminin. La femme, génitrice d’un univers qui fut et sera puisque par elle naît la vie même.
Yves Simon, chanteur mais écrivain reconnu, est ici prêcheur de l’espoir, du quasi divinement possible sur un territoire jonché d’extrêmes. Une planète inégale, de matière-chair ardente, sortie des entrailles du Vivant.

 


Le souffle du Monde, Yves Simon, éditions Grasset, 152 pages

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