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Publié par Littérature et Cie

Tranchants, parfois cruels, toujours à fleur de peau tels sont les écrits de Michel Valprémy réunis dans cet ouvrage. De Emblèmes évidés à L’homme aux gants achevé en 2003, le poète distille ses mots irrésolus, affiche sa passion jusqu’à s’y perdre pour mieux pénétrer l’indifférence qui sourd en chacun de nous. Ses cris renvoient à l’humain, de chair et de sang, de désir aussi, jamais assouvi : bouleversant !

L’Atelier de l’agneau a eu la judicieuse idée de rassembler au cœur d’un même recueil quelques textes courts déjà publiés en revues de Michel Valprémy. L’un d’entre eux Chichi, le chevalier trempé est rédigé en duo avec Sylvie Nève. Une pratique que le poète disparu en 2007 affectionnait particulièrement et à laquelle il avait aussi associé Jacques Izoard.

Lire Agrafes c’est tenter de suturer un corps meurtri, énigmatique,complexe et terriblement humain. Car le héros de ce livre est bien le corps, mouvant en proie avec la chair en obstacle et « la peur qui gagne de midi à minuit ». L’auteur provoque, malmène, rappelle combien nous sommes mortels. Il interpelle un monde compromis, constitué de « Pareils » et de « Nommés » (« Le Distinguo ») à l’âme damnée (« 7 impasse Gigogne »). La prose poétique de Michel Valprémy saigne comme la peau. Mais loin de se dérober elle mord en carnassière dans « La Boue ».

Esthète réfractaire perméable à tous les maux ambiants, le poète nous guide au tréfonds de sa douleur fauve pour un piteux constat du monde.

Agrafes, Michel Valprémy, préface François Huglo, éditions Atelier de l'agneau, 350 pages, 24€

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