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Publié par Littérature et Cie

Dieu n'a pas que ça à faire
Dieu n'a pas que ça à faire

Le passé laisse en bouche des saveurs contradictoires, et l'avenir insuffle au corps l'ardent  désir de continuer à désirer. Lucia Etxebarria

 

Aux Baléares, David, comédien désabusé reçoit une proposition d'emploi inattendue. Il est engagé  par la pimpante Alexia comme homme de chevet auprès d'Elena, sa cousine.

L'acteur écoute chaque jour les confidences de cet ancien flirt atteinte d'un cancer incurable dont il tente d'adoucir le quotidien en évitant toute pitié. Un rôle de composition pour lui qui  se sent "un corps inhabité". D'où la nécessité de faire sa propre introspection en se penchant sur son passé de cocaïnomane qui lui a fait perdre femme et enfant.

Les échanges fusent dans ce huis clos à trois où règne un certain jeu de séduction. Le quadra toujours bel homme n'est pas sans déplaire aux deux femmes. La maladie de leur amie exacerbe leurs sentiments, les rapprochent de l'essentiel. Chacun à mi-chemin de son parcours, se repasse le film de sa vie- entre mensonges et trahisons- auquel il ne peut rien changer contrairement au présent et à l'avenir peut-être. Alors que David aimerait trouver le juste équilibre entre passion et addiction, Alexia, milliardaire esseulée, a la ferme intention de donner un sursaut à sa vie. Elle affrontera tous les obstacles qui pourraient encore se dresser sur sa route dussent-ils être les gardiens des Enfers. Seule Elena à qui le temps est compté, se fixe sur l'instant présent. Elle réussit encore malgré son manque de forces à rire d'elle-même et de l'échec de son couple. Pauvre Elena dont le mari préférait les hommes !

Parviendront-ils à cheminer vers une forme d'harmonie ?

Dieu n'a pas que ça à faire est teinté d'un humour sarcastique duquel émane un soupçon de poésie au cœur du drame. Le roman égratigne un peu, beaucoup les hommes  sans toutefois épargner les femmes dont il souligne la fragilité mais la constance. Un climat qui interpelle sur l’éternelle complexité des rapports hommes-femmes et l'inconfort d'aimer. Ce thème repris dans tous ses ouvrages est cher à Lucia Etxebarria, femme engagée et auteur à succès depuis son premier opus Amour,Prozac et autres curiosités en 1997.

 

Dieu n'a pas que ça à faire, Lucia Etxebarria, traduit de l'espagnol par Nicolas Véron,  éditions Héloïse d'Ormesson, 272 p. 2019

 

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