Philosophie sentimentale
Dans cet essai philosophique, Frédéric Schiffter nous entraîne au coeur d’un passionnant décalogue sentimental. L’auteur avoue son affection pour les penseurs malheureux. En effet, il se plaît à déceler la faille qui rend l’œuvre du moraliste touchante à ses yeux et nous parle avec talent de Nietzsche, Pessoa, Proust, Chamfort, Freud, Rosset, Ortega Y Gasset…
Hâtons-nous d’être heureux puisque le pire est toujours sûr
Au gré des pages consacrées à ses philosophes bien aimés, Frédéric Schiffter émet cependant quelques réserves sur « l’Ethique » de Spinoza. Il lui préfère l’Ecclésiaste qui enjoint de ne pas trop s’adonner à la sagesse afin d’y trouver l’absolution éternelle. L’inéluctable étant toujours certain le sage comme l’insensé sont dotés d’un identique dessein. En cela, le lecteur ne pourra le contredire !
Une affection pour le nihilisme de ses pairs
Si l’écrivain tend à se rapprocher par nature de Schopenhauer, son Maître, pour son pessimisme, il affectionne particulièrement Montaigne, le solitaire, l’ami-confident.
Le plus discret de nos philosophes est un sportif accompli
Dans Philosophie sentimentale Frédéric Schiffter se livre aussi, par bribes. Ce surfeur émérite (lire Petite philosophie du surf , ed. Milan) a choisi le caprice des vagues aux mondanités et confie son appétit pour le dilettantisme.
L’amour est un mal nécessaire
Sa plume nostalgique nous intime un voyage au cœur de l’essence même du désir. Enfin l’auteur de conclure son ouvrage par cet aphorisme révélateur « l’amour est la forme la plus exquise de l’inconfort de vivre ». Voici un petit bijou littéraire couronné par le prix Décembre.
Références de l’ouvrage
Philosophie Sentimentale, Frédéric Schiffter, éditions Flammarion, 186 p. ; 17 €
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